Les deux soirs de notre séjour colonais, nous avons visité les bars gays de la ville. Ceux-ci sont regroupés en gros dans deux patés : près de la place Neumarkt et dans la vieille ville.

Après une sieste à l'hotel le premier soir, nous sommes partis vers la place Neumarkt vers 20h30 à l'Ex-Corner. A l'heure où nous sommes arrivés, il était encore vide. Il se remplit vraiment un peu plus tard. Les bars vendent la bière Kölsch en verre de 20cl, aux alentours de 1,5 € C'est déconcertant, mais c'est toujours moins cher que dans le marais. Ce bar ressemble un peu au Cox matiné d'Open. J'ai ai pris un Rik-Magazine dans les toilettes afin d'avoir une liste plus actuelle des bars.

Ensuite nous avons testé le Schampanja un bar plus sombre. Il n'y avait qu'un seul client quand nous sommes rentré, il est parti peu après. Le barman blond était vraiment sexy. Malheureusement, il ne parlait pas très bien anglais. Poussinet a donc discuté avec lui en allemand le temps que d'autres clients rentrent. Il nous a indiqué les bars qui avaient fermés dans la liste que j'avais trouvé sur Internet et nous a conseillé d'autres endroits à coté. "The place to be" comme il disait. Nous y sommes donc partis avec un petit détour devant le bar gay et lesbien Café Schön : pas notre style. Mais nous n'avons pas trouvé l'eldorado promis. Il manquait un petit drapeau gay pour nous rassurer, nous n'avons pas trouvé le nom de nos objectif sur mon plan. Nous nous sommes rendu compte plus tard qu'il s'agissait d'un sauna et d'une backroom.

Dépité, nous sommes retournés sur nos pas et avons atterris au X-Bar qui contrairement à ce que semble indiquer son nom est un café moderne qui ressemble à l'Open. Le barman parlait français mais était occupé avec sa nombreuse clientèle. Des clients nous ont même abordés en français. Puis fatigués par le nombre de nos bières, nous sommes rentré à notre hotel.

Le lendemain, nous avons visités les bars de la vieille ville. Comme ils ouvrent tard, nous sommes partis vers 22h. Nous avons été un peu surpris. Les bars qui semblaient respectables étaient vides. Histoire de ne pas avoir fait le déplacement pour rien nous avons fini par rentrer dans l'Altstadt-Pub qui de près comme de loin ressemblait fort à un bar où il n'y a pas que la bière qui s'achète. Etrangement, les arabes de France sont turcs en Allemagne. La translation est saisissante. Je n'aurais jamais pu m'imaginer un turc en folle du marais avant de venir ici.

Désarçonnés, nous avons quittés le quartier car les autres bars du coin sont soit isolés, soit des backrooms. Nous avons voulu rejoindre la place Neumarkt par le tramway. L'heure était déjà avancée. nous sommes rentrés sans ticket en courant dans une tram qui arrivait. Elle était remplis de jeunes supporters de foot chantant bière à la main. Au moment de la fermeture des portes, j'ai fait un peu plus attention aux bribes chaotiques de leurs chants. Visiblement les supporters qui se quittaient devaient être de deux équipes adverses car ceux qui partaient répondaient aux autres "schwulen schwul ! homosexual ! homosexual !" sur l'air de "c'est celui qui dit qui y est !".

J'ai lu cet article aujourd'hui sur Têtu. Rétrospectivement, je comprends que les schwuls allemands ont beaucoup de travail du coté de l'homophobie dans le foot. En nous mettant un peu plus loin dans la rame, nous avons finalement atteint la place Neumarkt.

Après quelques hésitations, nous avons traversé cette place sombre pour atteindre le Brennerei Weiß. Il y avait énormément de monde : jeunes et vieux, pédés et lesbiennes. Nous nous sommes réfugiés dans la salle du fond. J'ai fait un cours à poussinet sur l'ambiguïté flagrante qu'il y a entre les "anti-communauté gay" et les anti-gays, du fait de l'homophobie latente. L'alcool améliore la réflexion parfois, car poussinet entre dans sa période anti-communautaire (c'est cyclique). Il fallait que je mette un terme à ses élucubrations. Sur ces bonnes paroles, nous sommes retournés à l'hôtel.