Quatre nouveautés cette semaine sur Pink X, dont un film primé par 7 GayVN awards. Mardi, Chad Hunt dans un falcon campagnard. Vendredi, un film de qualité pour les fétichiste du cuir. Samedi, de jeunes londoniens. Et dimanche, un long film de film à scénario de Chi chi Larue qui a reçu 7 GayVN awards (c'est dire s'il doit être bien).

Nous revenons d'un voyage de deux jours à Bruxelles. Poussinet voulais aller voir une exposition de vieilleries. J'en ai profité pour l'accompagner en prenant une nuit d'hôtel en plus, afin d'avoir le temps de tester les bars gays locaux.

En arrivant à la gare, nous avons pris le métro. J'ai été tout de suite été surpris par l'ouverture d'esprit des bruxellois :

A Paris, ce genre de publicité pour "Vivre son homosexualité" serait tagué en moins de quelques heures. Il faut dire aussi que le métro/tram avait l'air particulièrement propre comparé au métro parisien. Il n'y a pas de tag, par contre, il y en a plus en ville. La mairie ne doit pas encore avoir créé un service de nettoyage des tags.

Il est d'ailleurs un peu difficile de s'y retrouver dans le plan de métro de Bruxelles. Celui-ci mélange sans distinction le métro et le tram. Le plan simplifié, lui n'indique pas le sens des trams, il ne sert donc pas à grand chose.

J'ai été ahuri de voir dans l'exposition d'antiquité de Poussinet un livre moyenâgeux du prix de mon appartement. Une fois l'expo visité exhaustivement, nous sommes allé nous restaurer "Chez Léon" (de Bruxelles).

J'étais assis à la place de Maurice Chevalier. Le menus moules-frites "spécial touriste" était un peu cher, mais tout était parfait, et les moules excellentes.

En compensation de la visite de l'exposition, j'ai réussi à traîner poussinet au musée de la bande dessinée. L'expo était un peu décevante car un peu trop centré sur la Belgique. Il est difficile de faire quelque chose de spectaculaire avec des livres. Mais j'ai réussi à trouver mon bonheur à la boutique, avec un magnifique porte-clef "Bill" (de Boule et Bill) et les deux livres "DJinn Djinn" de Ralf Konig qu'il est difficile de trouver en France.

Puis, nous avons photographié le Manneken Pis pris par l'hystérie collective que déclenche cette statue sur les touristes.

Le Marais bruxellois est concentré dans le centre ville. A l'entrée on est accueilli par une fresque représentant deux personnages de BD masculins bras dessus, bras dessous. Les plans gay que j'avais trouvé étaient une fois de plus dépassés. Beaucoup des bars mentionnés avaient disparus, mais nous en avons trouvé aussi de nouveaux. L'ambiance dans les bars gay de Bruxelles ressemble assez à celle des bars de Province. Les clients sont un peu plus réservés au début mais aussi moins superficiels. Ils draguent plus et de façon assez directe. Leur ego supporte très bien les râteaux. Et puis la bière y est beaucoup moins chère.

Nous n'avons pas eu le temps de visiter les musées et les parcs royaux. Il faudra que l'on revienne.

Trois nouveautés seulement cette semaine sur Pink X. Mardi, ne manquez Chad Hunt à ses débuts dans un film campagnard. De jeunes berlinois samedi, et de jolies gym queens dimanche.

Le poppers est soudain interdit à la vente par un décret du 22 novembre dernier. Je ne comprends pas bien les raisons médicales de cette interdiction. D'après ce que j'ai entendu dans les bars, la raison la plus convaincante était que le but était d'éviter les accidents cardio-vasculaires dûs au mélange poppers/viagra. Le problème est que ce n'est pas cette raison qui a été invoquée pour expliquer l'interdiction. Lire à ce sujet, les excellents posts de M. Le SNEG a déposé un recours pour suspendre l'interdiction.

Le poppers représente tout de même un des symboles de la culture gay. J'en ai moi-même utilisé quelques fois. Pour voir. C'est un peu comme un rite de passage. Si j'étais paranoïaque je me dirais que le but est plus d'interdire la "drogue des pédés" que de sauver des vies humaines.

Sans rapport aucun... Un religieux a été nommé au conseil national du sida. Il a été choisi par par le président de la République. Il est "prieur des dominicains de France".

Il se trouve aussi que l'UMP apporte son soutien plein et entier à Christian Vanneste. Nicolas Sarkozy n'est pas homophobe, ce sont ces sous-fifres qui le sont. Ils le font d'ailleurs très bien. Leur déclaration d'homophobie sont faites dans la rhétorique la plus pure. Le soutien à Vanneste est devenu pour les membres de l'UMP une façon de dire "je suis homophobe" sans avoir l'inconvénient de se faire ensuite poursuivre en justice.

Cela donne ceci dans la bouche du secrétaire général adjoint de l'UMP Dominique Paillé (qui parle au nom de son parti) :
"Sans hésiter une seule seconde, sans qu'il ait été nécessaire de délibérer [la commission d'investiture a] accordé [son] soutien plein et entier à Christian Vanneste"
"Christian aura tous les appuis nécessaires dans le combat qui est le sien [...] mais nous fondons sur lui énormément d'espoir"
"Nous en faisons un combat emblématique"

Chaque parti a les emblèmes qu'il mérite.

Cinq nouveautés cette semaine sur Pink X, décidément la concurrence a du bon. A noter une interview de Taurus, porn star française craquante, mardi soir. Lundi des petits jeunes en camping. Mardi Host cast X 2, de la téléréalité française (ridi-cule et donc cul-te) mais avec François Sagat . Vendredi des petits jeunes à la piscine. Samedi, des militaires pas net. Et, dimanche, des policiers bandants.

J'ai recyclé les branches argentées de mon sapin de Noël avec des roses blanches pour faire un bouquet de Janvier.

J'avais bêtement cru qu'en consultant le site officiel du passe navigo je saurai où et comment acheter un pass navigo anonyme. Et bien non ! Il n'y a aucune information à ce sujet. Heureusement le site de la ratp est un peu plus bavard.

En fait, le "pass navigo anonyme" s'appelle "pass découverte". Il ne permet pas de faire informatiquement le lien entre le nom et le numéro du passe, puisque cette étape est manuelle : on remplit soi-même son nom et son adresse sur la "carte de transport" associé. Il coûte 5 € et une photo d'identité, pour éviter les abus de demande illimitée d'après le site de la RATP. On ne peut évidemment pas obtenir le service de remplacement en cas de perte ou de vol comme pour un pass navigo normal. Mais c'est déjà ce qui se passe actuellement avec les modèles papiers.

Comme je ne savais pas où acheter mon pass découverte, j'ai été demandé dans une agence RATP (celles qui ouvrent du lundi au vendredi aux heures où on travaille...). J'ai bien fait attention de demander des information sur le "pass navigo anomyme" et pas sur le "pass découverte". Visiblement, les agents ont reçu des instructions pour ne pas en parler tant que le client n'en fait pas de demande explicite. En passant en mode naïf, j'ai tout de même réussi à obtenir les informations qui me manquaient :
- Le "pass navigo anonyme" promis par la RATP est bien le "pass découverte"
- Il peut être réutilisé autant de fois que l'on souhaite comme un pass navigo.
- Il s'achète dans n'importe quel guichet (ou mieux dans les bureaux de tabac qui vendent des tickets de métro) !

Évidemment, ça aussi, les guichetiers ont reçu des instructions pour ne pas le proposer aux clients qui ne le demandent pas explicitement. Sinon, j'aurai évité de perdre mon temps ici.

Je suis donc retourné aussitôt au guichet du métro, qui ne vend plus de carte orange papier, pour en demander un. C'est un des guichets test que le RATP a mis en place pour avertir progressivement ses clients qu'en 2008, il n'y aura plus de carte orange papier. J'ai bien fait attention de demander un "pass navigo anonyme", le guichetier visiblement déjà blasé par les clients pinailleurs m'a donné mon "pass découverte" sans discuter.

Le fait que la RATP ait donné des instructions à ses vendeurs pour tromper les gens et les inciter à prendre des "pass navigo" non anonymes me conforte dans ma paranoïa. Je ne pense pas que seul l'intérêt commercial guide cette action. De plus, même si "la RATP est très vigilante sur [le traçage de trajet] et respecte parfaitement la Loi Informatique et Liberté", elle n'a jamais communiqué sur la façon dont est protégée la base de traçage des trajets. Ayant déjà travaillé pour la fonction publique, de grandes angoisses m'assaillent à propos de l'incorruptibilité des personnes qui auront accès à ses données. On ne connaît même pas leur nombre. Les gens prendraient-ils des pass navigo non-anonymes s'ils savaient que n'importe quel détective privé pourrait avoir accès à tous les trajets moyennant un pot-de-vin ? Ce fût le cas avec la base des plaques d'immatriculations.

En attendant le nombre de pass navigo (anonyme ou non), pass intégral, imagine-R augmente. Au 30/11/07, il était à 2 400 000.

Quatre nouveautés cette semaine sur Pink X. Mardi du cuir et du latex, vendredi des petits jeunes habillés en marin, samedi des petits jeunes en costume-cravate et dimanche des gym queens mécaniciens poilus.

J'ai lu très lentement dans mon lit et dans le métro "Sex shop, une histoire française" par Baptiste Coulmont, jeune sociologue, "expert" télévisuel réputé, et blogueur connu.

Pour la lecture de métro, j'ai dû couvrir le livre avec du papier blanc. La couverture rose est trop aguichante, mes voisins ne se seraient pas imaginés qu'en fait je lisais une étude sociologique. Ce fût aussi un périlleux exercice de cacher avec mon marque page, les photos informatives décrivant les biens et services vendus dans ces établissements. C'est d'ailleurs impossible sur la ligne 14 le matin quand elle est bondée : il y a trop de paires d'yeux à contrôler. Heureusement, la concentration de ma lecture m'a évité de remarquer les regards désapprobateurs ou curieux.

Le but de l'étude des sex - shops n'est pas du tout d'obtenir un moyen de dépenser l'argent public de la recherche dans des visites de sex - shop ou l'achat de livres et vidéos sur place afin de mieux de se pénétrer de son sujet. Seul l'ascétisme scientifique guide nos pas : "ce livre est la première étude sociologique publié en France sur le sujet" ^[1]. Et surtout, le point de départ de cette étude est à mon avis, le plaisir de pouvoir contredire une théorie sociologique précédemment admise comme correcte : l'interprétation de la sociologie des "cadres" faite par Luc Boltanski ^[2]. En effet, les sex - shops fournissent un enthousiasmant contre-exemple de cette théorie : la catégorisation des sex - shops ne s'est pas créée sous l'action des vendeurs et propriétaires de ses établissements, mais sous l'action des personnes qui s'opposaient à l'existence de ces magasins. Ce livre démontre donc que [cette] catégorie est probablement définie de manière hétéronome", c'est-à-dire à partir d'actions extérieures au groupe.

Pour démontrer cela, la première partie du livre est consacré à l'histoire des sex - shops et la façon dont cette catégorie de magasin s'est formée.

Ensuite, un historique des formes d'opposition aux sex - shops est décrit. En toile de fond, les explications sur la construction d'un nouvel ordre moral post-68-ard sont fascinantes : cet ordre est basé sur le non-dit. Car "dire" est depuis 68 considéré comme répressif et donc non-souhaitable. L'inconvénient est qu'il est à mon avis beaucoup moins facile de combattre un ordre non-dit, si on le trouve injuste. Le sociologue se doit d'ailleurs de rester neutre. Baptiste Coulmont le reste, mais on ressent quand même un agacement presque revendicatif, dans sa façon de mettre des notes de bas de pages prouvant ses dires avec les noms des hommes politiques concernés ^[4].

La troisième partie, plus intéressante, aborde les résultats de l'étude sur le terrain par les étudiants de l'auteur. Pour tout savoir sur les sex - shop, mais aussi apprendre d'eux. En effet, grâce à la façon dont les vendeurs classent les DVD pornographiques et les accessoires, on déduit la "valorisation hiérarchique des actes sexuel" ^[5]. On pourra aussi apprendre les relations vendeurs/clients et enfin qui sont ces clients.

La dernière partie, parle de l'avenir des sex - shop et de leur mutation en cours. Dommage que l'effet de l'Internet sur ces magasins n'ait pas été un peu plus développé. Il y a quelques passages sur les spécificités des sex - shop gays ^[6] et le rapport des lesbiennes avec le godemiché ^[7]. On trouve aussi un surprenant parallèle : "Les relations conjugales avec objet entrent alors dans une zone contestée, ni entièrement reléguées dans le pathologique, ni entièrement acceptées : elles manifestent le caractère historique, politique, des classements sexuels, à la manière du couple stable homosexuel encore perçu, il y a quelques années, comme une forme monstrueuse de la vie sexuelle, et considéré aujourd'hui comme la bonne forme de vie homosexuelle" ^[8]. Ce qui est monstrueusement vrai.

Sur la forme, comme tous les livres avec un sujet universitaire, les phrases sont parfois un peu alambiquées et il faut les relire plusieurs fois pour en déterminer le sens correct. Mais je n'ai pas de leçon à donner sur ce thème, puisque je suis moi-même sujet à ce genre d'écueil. De plus, l'on dirait parfois que la tournure de certaines phrases me semble grammaticalement peu orthodoxe (et répétitive).

Bref, c'est un livre intéressant où l'on apprend des choses même si le sujet prête à rire.

Je suis fasciné par le pouvoir que la télévision exerce sur les gens. Poussinet et moi avons testé quelques bars du marais et à ma grande surprise, personne n'y fume plus. Les clients sortent sur le trottoir, ou la terrasse s'il y en a, pour fumer. Certes, la menace légale d'amende pour le bar et le client fautif y est aussi pour quelque chose. Mais sans le lent effort d'information de persuasion télévisuel, rien de tout cela n'aurait été possible. Nos vêtements ne sentiront enfin plus la fumée quand nous rentrerons du Marais !

Le nombre de clients dans les bars gay n'a pas l'air d'avoir bouger, au contraire. Les bars avec une terrasse ou un trottoir accueillant sont bien sûr avantagés par rapport aux autres. D'ailleurs le trottoir de l'Open s'est transformé en trottoir du Cox : il sont tous les deux aussi encombrés l'un que l'autre. Les troubles de voisinages vont reprendre de plus belle.

Pour une fois, je ne me plaindrai pas que notre président ne tienne pas (une fois de plus) ses promesses de campagne électorale. Souvenez-nous c'était le 7 février 2007 lors d'une émission télévisé à grande audience : J'ai une question à vous poser. Le dernier cafetier de Rieutort-de-Randon qui "travaille comme un chien pour garder l'un des dernier lieu de convivialité de la commune" doit quand même l'avoir mauvaise. Car les cafés-tabac, qui ne fonctionnent pas comme les bars de loisirs, ont quant à eux moins de fréquentation : les clients prennent un café et partent aussitôt fumer dehors. C'est peut-être mieux pour la rotation des places libres, mais il n'est pas sûr que cela rapporte plus.

Poussinet doit choisir tous les ans entre travailler à Noël ou au nouvel an. Cette année, il avait choisi de ne pas travailler à Noël. Nous avons donc passé cette soirée à deux à nous empiffrer d'huîtres. Poussinet, qui se levait tôt le lendemain, est allé se couché vers 21h. J'avais dit à ma mère que le nouvel an se faisait chez moi cette année avec cinq amis. Pourquoi cinq ? Car trois c'est trop peu, et quatre c'est deux plus deux, il ne reste plus que cinq, sinon ça fait trop. Le but était d'éviter qu'elle me dise que j'aurais dû aller réveillonner avec eux chez mon oncle. Car j'ai une famille pénible parfois.

J'ai fini par regarder l'émission d'entreprise de fin d'année de TF1. Rien de tel pour cesser de penser. J'ai réveillé poussinet un peu avant minuit pour boire du champagne rosé et regarder les seins de Victoria à la télé.