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jeudi 9 Septembre 2004

Mon ancienne voisine

Mon ancienne voisine, la grand-mère à qui j’avais rendu visite dans sa maison de soin en juillet, celle qui avait oublié qu’elle ne pouvait plus marcher, est morte. Elle s’est éteinte dimanche, entre trois heures et six heures du matin, d’après l’infirmière de garde cette nuit-là. Ses enfants sont venus nous apprendre sa disparition le matin même de cette chaude journée de septembre. Comme ma sœur et moi étions en week-end chez mes parents, nous avons appris la nouvelle tout de suite. Avant de rentrer à Paris nous avons demandé à ma mère d’acheter pour nous une couronne de fleurs pour son enterrement.

Son enterrement était prévu mercredi, mais il a été avancé en catastrophe à mardi. Les prêtres de la ville partaient en concile mercredi, et la chambre funéraire n’avait déjà plus de place pour garder le corps jeudi (plan canicule où es-tu ?). D’après ma mère une cinquantaine de personnes était réunie pour son enterrement (voisins, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants).

En tant qu’athée, je n’ai personne à prier pour le repos de son âme. Je peux simplement me souvenir d’elle. Elle allait avoir 97 ans. Elle devait avoir 10 ans à la fin de la première guerre mondiale. Elle a aussi connu la seconde. Elle avait 36 ans, en 1944, quand les bombardiers américains et anglais ont rasé ma ville. Elle était là. L’aviation avait bien largué de tracts pour tenter de prévenir la population de l’imminence de l’attaque. Mais le vent les avait déposés dans les champs alentour. Par chance, notre quartier qui n’était proche d’aucune industrie locale a été épargné. Les attaques aériennes et leurs conséquences civiles désastreuses ont traumatisé tous les survivants. Puis la paix revenue, elle a continué de travailler en tant qu’ouvrière dans les industries locales. Son mari est mort le premier. Elle gardait sur le meuble de son salon la photo de "son petit mari". Ma mère a tout de suite sympathisé avec elle, quand elle a emménagé avec mon père dans la maison à coté de chez elle. Elles s’échangeaient des fleurs, et passaient leurs après-midi ensemble avec les voisines du quartier. Quand nous étions malades, elle nous gardait. Nous allions chez elle à la sortie de l’école, quand ma mère travaillait. Elle avait toujours un "cadeau Bonux" à nous donner. Nous étions souvent invités chez elle (et réciproquement) "pour le dessert" avec ses amis. Sa famille, comme toutes les familles, lui donnait parfois du souci. Elle s’en confiait à ma mère. Sa famille lui a aussi donné de la joie avec les naissances de ses arrière-petits-enfants. Ensuite, avec l’âge, quand elle a vu qu’elle ne pouvait plus s’occuper d’elle-même, elle est partie en maison de soin où peu à peu elle a perdu la vue, l’esprit et enfin la vie.

14h54 permalien

Réponses

Paix à son ame.
Elle aura eu une belle vie. Enfin disons qu'elle sera morte de sa belle mort quoi. Si la mort peut être belle...
2004-09-09 14:59:31 de PettitToutMimi
ça me touche beaucoup, c'est toujours si dur la mort. Et c'est tellement difficile d(imagnier la vieilleisse
2004-09-09 15:18:16 de deboussole
Très joli texte ... je suis ému
2004-09-09 19:47:06 de lolo²
Très bel hommage, simple, digne, ça vaut oraison funèbre...
2004-09-10 09:06:20 de Roald, le cyber-explorateur...
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