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mardi 31 Aout 2004

Présent simple

J'avance d'un pas décidé dans le métro, mon gâteau dans les mains. Je vais voir ma sœur pour le quatre heure.

Comme toujours en pareille situation, je me sens un peu tarte. Pour un bon transport, la boite à gâteau doit rester horizontale. Je regrette un instant de ne pas pouvoir la mettre sous le bras, mais j'ai d'autres préoccupations en tête pour le moment. Je me répète le schéma de discours que j'ai préparé pour ne pas être pris au dépourvu. J'ai choisi un gâteau sans alcool pour que mon neveu et ma nièce puissent en manger. Avant d'entrer dans la pâtisserie, je ne me doutais pas que cette sous-catégorie de gâteau limitait autant le choix. C'est une sorte de génoise décorée d'un motif de fleur en sucre glace.

Je sors du métro et regarde ma montre. Il est 15h55, je vais être juste à l'heure. J'arrive enfin devant la porte de l'immeuble. Je refais deux fois le code avant de passer la première porte. Je sonne. Personne ne répond. Au bout de la troisième fois, j'appelle ma sœur sur son portable. Leur sonnette ne fonctionne pas. Elle m'ouvre. J'entre, lui dis bonjour et pose mon gâteau sur la table.

Par une heureuse coïncidence, mon neveu et ma nièce sont dans leur chambre : ils sont punis car ils se battaient juste avant que je n'arrive. Mon beau-frère est comme par hasard parti acheter une ampoule. C'est le bon moment, tout est en place.

Je n'ai pas envie. Je m'accorde un dernier instant de répit en allant aux toilettes.

Je reviens et m'assois sur le canapé avec ma sœur. Ma sœur commence :
- Tu es toujours d’accord pour qu’on te mette en deuxième position sur l’héritage pour la garde des enfants ?
[A cause de tragiques évènements qui se sont déroulés dans la famille de mon beau-frère, ma sœur et lui-même ont une prévoyance morbide ]
- Oui, bien sûr. Qui est en premier déjà ?
Elle me répond que c’est la mère de mon beau-frère. Puis, je me souviens que je lui avais dit que j’accepterai d’être en première position quand j’aurai des enfants (c’est-à-dire jamais). J’enchaîne donc avec mon schéma de discours :
- Tu avais l'air préoccupée quand papa et maman gardaient les enfants.
- Oui, je n'avais pas totalement confiance en eux.
Mon schéma de discours tombe à plat. Une fois de plus j'avais oublié que je n'étais pas le centre du monde et donc la source de toutes les préoccupations. Je continue quand même mon discours préparé :
- Heu... Heu... Heu...
Je n'y arrive pas. Après un silence, je trouve enfin mes mots :
- Je crois que tu sais déjà que je suis homosexuel.
- Oui !
Elle me répond en acquiesçant de la tête. Cela fait déjà deux ans qu’elle a deviné. Elle attendait depuis longtemps que je lui en parle. Je lui pose ensuite la question qui m’a motivé pour que je me révèle enfin à elle :
- Est-ce que cela te dérange que je n’en parle pas à papa et maman ?
- Non. Non, tu fais comme tu veux.
Puis, c’est elle qui me pose des questions auxquelles je ne m’attendais pas :
- Est-ce que tu as un copain ?
- Oui, ça fait deux ans et demi.
- Il fait quoi ?
- Pompier. On habite ensemble depuis un an.
Elle tourne un peu la tête pour cacher les larmes qui lui montent aux yeux. Puis on enchaîne sur les généralités, ses différents avec mes parents au sujet de l’éducation des enfants, son collègue gay que j’avais rencontré, il y a trois ans chez eux, etc... Elle me dit que si j’habite avec quelqu’un, nos parents vont finir par le savoir je lui répond « bin non :-), bin non :-|, bin non :-(». Je lui demande comment elle a deviné que j’avais un copain elle me répond que au téléphone, elle entendait un bruit de fond.

Puis mon neveu et ma nièce se réveillent. Mon beau-frère revient. Ma sœur met un disque de « La grande Sophie ». Je soupçonne ma sœur et son mari d’avoir utilisé cette chanson comme code pour dire « Il en a enfin parlé ». Nous mangeons le gâteau. Mon beau-frère ramène un « Coteaux-du-Layon » de 98 (pour une grande occasion ?). J’attends patiemment que mon neveu et ma nièce jouent dans une autre pièce pour lui en parler à lui aussi. Mais il fait en sorte que cela ne se produise pas. J’en déduis, vu son air mal à l’aise mais compréhensif et aimable, qu’il ne veut pas en parler.

Puis, ma sœur et moi allons au parc avec les enfants. Nous revenons sous une averse. Ils me proposent de manger avec eux ce soir, mais je pars, poussinet m’attend.

10h00 permalien

Réponses

Jolie note simple et sobre :)
2004-08-31 10:08:58 de farf
Encore deux ou trois cents ans et tout ceci sera passé dans les moeurs.
Le truc c'est juste de durer jusque là :-/
2004-08-31 10:39:46 de lysp
Tiens, moi quand j'en avais parlé à mon frère, il n'avait pas pu s'empêcher de dire à mes parents un "Arnaud à quelque chose à vous dire" avant que je puisse faire autrement...
Que la réaction soit "larmoillante" est normal, on rêve toujorus quand on est hétéro (je crois) que ses frères/soeurs/enfants/parents/etc. soient aussi hétéro, on leur rêve une famille, une carrière en accord avec ses points de vues, et puis là, vlan, tu brises ce rêve, cet équilibre qu'on avait soi-même cru voir, ou pire qu'on s'était forcer de voir pour ignorer la réalité.
Au moins, là, c'est clair...
2004-08-31 13:28:02 de cossaw, névrosé chronique
ça s'est plutôt bien passé, il semble. le reste devrait suivre, non ?
2004-09-02 11:38:13 de wam
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