Ghalys

Les grands-mères

Il y a une semaine, lors de mon week-end chez mes parents, je suis allé rendre visite à ma grand-mère paternelle, mon dernier grand-parent.

Mes parents ma sœur, son mari, ses enfants et moi sommes donc aller lui rendre une visite groupée. Sa santé ne va pas fort, elle a 91 ans, elle est tombée le mois dernier. Comme elle avait mal au dos, elle a été hospitalisée deux semaines, le temps que cela passe. Elle est revenue à sa maison de retraite. Sa sœur et elle sont au même étage. Elle ne voit presque plus et a du mal à marcher ; alors les aides-soignantes l’emmènent en chaise roulante pour aller manger le matin, le midi et le soir dans la salle commune. Ses 6 enfants viennent la voir à tour de rôles au moins deux fois par semaine. Mais comme elle ne voit plus beaucoup, elle ne peut pas faire grand chose et trouve toujours le temps long. Ses 12 petits-enfants viennent parfois la voir aussi, ils emmènent avec eux leurs enfants (13 arrières-petits-enfants en tout). Elle a encore toute sa tête et reste têtue comme une bretonne. Elle a refusé d’aller au remariage d’un de ses enfants, elle n’a pas encore dû digérer son divorce (c'est contraire à ses convictions religieuses). Heureusement, elle ne m’a jamais demandé si j’avais une copine ; et elle ne le fera pas tant je ne serais pas marié. Vu son état, mon père dit que c’est « un peu juste » pour la maison de retraite et que la « prochaine fois », il faudra qu’elle aille en maison de soin.

Le jour d’après, ma mère, ma sœur et moi sommes aller voir notre ancienne voisine. Quand ma sœur et moi étions petits, elle nous gardait lorsque nous tombions malade. Je l’ai toujours connue avec des cheveux blancs. Elle a 96 ans et est en maison de soin. Elle a survécue à une de ses deux filles, qui est morte d’un cancer ; mais comme elle n’a plus toute sa tête, elle ne le sait même pas. Quand nous sommes arrivés, elle nous a dit, « venez à mon secours ! » : elle avait glissé de sa chaise, et se trouvait dans une position inconfortable. Nous l’avons repositionnée avec un oreiller. Ce n’était pas commode, car elle était bloquée sur son siège. Les infirmières avaient glissé la tablette, avec laquelle il lui donne à manger au lit, sous les pieds avant de sa chaise. Comme ça, elle ne peut plus tomber en essayant de se lever : elle a oublié qu’elle ne pouvait plus marcher. Cette fois-ci, elle nous a reconnus et s’est souvenue du temps où elle était notre voisine, quand nous étions petits, ma sœur et moi.

21h30 permalien

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