L'envol de Zhang Xiaoyu
29 Septembre 2010 - 23:58 - Livres de metroDans le soldeur du coin chez mes parents, j'ai trouvé des mangas à 1€. Ce sont des "mangas" chinois. Le résumé de certains fait un peu peur et annonce clairement la couleur sur la liberté d'expression des dessinateurs chinois. Les dictatures n'aiment pas les écrivains. Elles n'aiment pas les auteurs de bandes dessinés non plus.
J'ai commencé par de la "science fiction" : l'envol par Zhang Xiaoyu.
C'est en fait un recueil de deux histoires, un conte "chinois" et une adaptation d'une nouvelle d'Isaac Asimov : "Le petit garçon très laid" renommée en "Timi".
L'adaptation de la nouvelle d'Asimov est bien faite et suit assez l'histoire originale. Rappelons-le cette histoire décrit la dérive d'un brillant scientifique réussissant à ramener un enfant de Néandertal à notre époque. A la fin, il décide de le ramener à son époque parce qu'il n'est plus rentable. Bref, cela illustre la perte du sentiment humain de compassion au profit d'espèces sonnantes et trébuchantes. Il faut croire que cela signifie beaucoup pour Zhang Xiaoyu.
Cela signifie beaucoup, mais il ne peut pas le dire aux journalistes, il doit rester prudent.
Dans la première histoire, il fait d'ailleurs une contorsion stylistique très rusée pour contourner la censure. Il tente tout bonnement de donner ce sentiment de compassion à des fils de membres du parti communistes convaincus, sur des opposants à la révolution culturelle chinoise. C'est bien sûr très "limite" en son pays, mais cela fonctionne :
J'avais un mauvais a priori sur les bandes dessinées chinoises, mais cet auteur à la limite de la dissidence sort véritablement du lot.
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